Comprendre la dynamique anxieux/évitant dans le couple

Posté dans : Sexothérapie 0

Pourquoi sommes-nous souvent attiré·e·s par quelqu’un qui semble fonctionner à l’opposé de nous ? Dans les relations amoureuses, la dynamique anxieux/évitant est fréquente et peut devenir source de tensions… à moins d’être comprise. Cet article explore ce qui se joue entre un·e partenaire à l’attachement anxieux et un·e partenaire évitant·e : leurs besoins profonds, leurs blessures cachées, et les moyens concrets pour sortir de la spirale relationnelle. Une lecture indispensable pour mieux vivre sa relation de couple et renforcer la communication émotionnelle.

Un couple, deux façons d’aimer

un couple adossé dos à dos un partenaire anxieux un autre évitant

Dans une relation de couple, il arrive souvent que les partenaires aient des besoins émotionnels très différents. C’est le cas dans la dynamique anxieux/évitant, un schéma fréquent où l’un cherche constamment la proximité tandis que l’autre fuit l’intimité pour se protéger. Comprendre cette interaction permet de sortir de conflits répétitifs et de retrouver un lien apaisé.

Qu’est-ce qu’un attachement anxieux ou évitant ?

Le partenaire anxieux : hypersensible au lien

Le partenaire avec un style d’attachement anxieux a un grand besoin d’être rassuré. Il ou elle est très connecté·e à l’émotionnel, attentif·ve aux besoins de l’autre, mais aussi souvent en insécurité.
 Peur centrale : être abandonné.
 Il/elle sur-analyse, cherche des signes de désamour, et peut devenir envahissant·e sans le vouloir.

Le partenaire évitant : besoin de contrôle et de distance

À l’inverse, le partenaire évitant valorise l’indépendance. Il ou elle peut avoir du mal à identifier ou exprimer ses émotions, et perçoit souvent la proximité comme une menace.
 Peur centrale : ne pas être à la hauteur, perdre sa liberté.
 Il/elle fuit les conflits, se ferme dès que l’émotion monte, et donne peu d’explications.

Une spirale émotionnelle qui épuise

Voici comment se rejoue la dynamique anxieux évitant dans le quotidien :

  • L’anxieux demande de l’attention → L’évitant prend ses distances.

  • L’évitant s’éloigne → L’anxieux panique et fait des reproches.

  • Ces reproches renforcent le retrait de l’évitant → Et ainsi de suite…

Ce cycle active chez chacun ses blessures profondes.
Et ce sont ces réactions automatiques, plus que les faits, qui nourrissent les tensions.

Personne n’a tort : ce sont des réflexes de protection

Il est crucial de sortir de la logique de culpabilité. Ni l’anxieux ni l’évitant n’agit “contre” l’autre. Chacun protège ce qu’il ou elle croit vital :

  • L’anxieux a souvent appris que “pour être aimé, il faut être parfait”. Il/elle s’oublie pour maintenir le lien.

  • L’évitant a souvent appris que “montrer ses émotions est risqué”. Il/elle évite les sujets sensibles pour se sentir en sécurité.

Comment sortir de cette dynamique anxieux évitant ?

1. Apprendre à se connaître

Pour l’anxieux :

  • Identifier ses peurs (rejet, solitude)

  • Apprendre à poser des limites sans s’effacer

  • Exprimer ses besoins sans reproches :
     Ex. : “J’ai besoin de me sentir proche de toi” plutôt que “Tu ne t’occupes jamais de moi”

Pour l’évitant :

  • Mettre des mots simples sur ses émotions

  • Apprendre à poser des limites claires mais ouvertes :
     “J’ai besoin de me recentrer, je reviens vers toi ce soir” au lieu de “Fous-moi la paix”

2. Repenser la communication dans le couple

Les conflits ne viennent pas des différences, mais de la façon dont on les exprime. Un cadre commun peut aider :

  • Respecter les moments de pause sans couper la relation (poser des limites, pas des murs)

  • Nommer ses besoins plutôt que ses frustrations

  • Valoriser ce que l’autre apporte, même s’il fonctionne différemment

3. Créer un espace sécurisé à deux

Quand chacun commence à se réguler, la relation s’apaise :

  • L’anxieux devient plus autonome, moins dépendant de l’autre pour se sentir bien

  • L’évitant s’ouvre, devient plus présent émotionnellement

 Petit pas, grands effets : un mot de reconnaissance, un moment d’écoute ou un simple “je suis là” peut changer toute la dynamique

https://shs.cairn.info/revue-cahiers-critiques-de-therapie-familiale-2009-1-page-87?lang=fr

Et si ce qui vous agace aujourd’hui était ce qui vous a attiré ?

Au début, l’anxieux admire la stabilité, la fiabilité de l’évitant. L’évitant, lui, est touché par la sensibilité et l’écoute de l’anxieux. Mais avec le temps :

  • Ce qui rassurait devient pesant : rigueur → rigidité, sensibilité → instabilité.

  • Ce changement de regard est souvent dû à l’usure du cycle, pas à une perte d’amour.

Revenir à ce qui vous a attiré peut aider à reconstruire une base saine, en déconstruisant les croyances comme :

  • “Exprimer ses émotions, c’est être faible”

  • “Être autonome, c’est être égoïste”

Conclusion : une dynamique qui peut évoluer

La dynamique anxieux/évitant n’est pas une fatalité. Avec du travail personnel, de l’écoute et parfois un accompagnement thérapeutique, elle peut devenir une source de croissance pour chacun.

 Comprendre son style d’attachement, c’est déjà faire un pas vers soi… et vers l’autre.

https://jeannehingant.fr/therapies-individuelle-sexotherapie-couple/